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Blog de Jean-Jacques PASQUIER

Glières : résister se conjugue au présent

22 Mai 2009, 18:30pm

Publié par Jean-Jacques Pasquier

            

Ce dimanche 17 mai, et pour la 3ème année consécutive, nous étions réunis, Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui, sur le plateau des Glières, 600 en 2008, plus de 3000 cette fois.

Tous ceux qu’indigne la démolition programmée de notre société héritée du Conseil National de la Résistance et de ses valeurs de solidarité et de liberté ont pris l’habitude de se retrouver là, sans slogan ni bannière, pour écouter les paroles fortes de nos aînés et de leurs héritiers spirituels, témoignant ainsi de leur résistance, quelle qu’elle soit.

 

               Le psychiatre Michel Guyader, avec des paroles pleines de dignité et de conviction a su nous faire partager son « ardente obligation » à ne pas appliquer les nouvelles lois sur la psychiatrie (discours de Sarkozy du 2 décembre 2008), lois qu’il juge dégradantes et populistes. Il nous rappelle au passage que ceux qu’on appelait autrefois les fous ont toujours payé le prix fort de la violence de la société, premières cibles des nazis, victimes encore aujourd’hui tellement plus que bourreaux.


               Alain Refalo ensuite, instituteur entré en désobéissance civile en refusant d’appliquer les nouveaux programmes scolaires, quitte à le payer de sa carrière (2 jours par semaine sans traitement !) nous rappelle « qu’un fonctionnaire est un homme avant d’être un sujet, un homme qui obéit aux exigences de sa raison et de sa conscience avant de se soumettre aux ordres et aux injonctions de l’état ».

Paroles fortes qu’on aimerait entendre plus souvent !


Puis Raymond Aubrac rappelle le Conseil National de la Résistance et son œuvre immense : retraites par répartitions, Sécurité Sociale, lois sur la liberté de la presse …, œuvre bien en danger aujourd’hui ! Cette question a du reste été brillamment traitée dans « Walter en résistance » et les nombreux spectateurs de ce film ont été heureux de voir tout naturellement présents Walter Bassan, le héros (ancien déporté qui résiste toujours) et Gilles Perret le réalisateur.


Les derniers mots de cette longue et passionnante matinée ont été prononcés par le plus jeune d’entre nous : Stéphane Hessel, parrain de la manifestation. Le plus jeune si ce mot signifie énergie, volonté, force de vie, capacité à s’indigner et à résister, et tout ce qui fait la force de cet homme (né en 1917) qui nous émeut, nous émerveille et nous rend optimiste malgré tout.

Francine Bonnin


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