Voie de la Barallaz : le bien triste phœnix renait de ses cendres
« Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ».
Ce sont là des vers du célèbre poème de Lamartine. Et bien, si on leur prêtait parole, les platanes d’Annecy-le-Vieux, dans leur profonde mélancolie et pour ceux qui restent encore sur pied, pourraient les reprendre à leur compte. Mais qu’est-ce qui les menace donc ? Quelque attaque d’un chancre coloré venu du nouveau monde ? Que nenni ! Ce ne sont que dommages collatéraux provoqués par l’agressive politique d’urbanisme de notre Maire. Après l’hécatombe du Chef-Lieu pour délit de sénescence, c’est la merveilleuse allée sise sur le secteur du Crêt, derrière les résidences universitaires, qui se voit signifié son arrêt de mort dans le projet de PLU. C’est là, en effet, qu’est prévu le projet patinoire olympique.
Plus grave encore, une voie prévoit de relier, en gros, le sommet du domaine universitaire avec le collèges des Barattes. C’est un véritable serpent de mer qui ressurgit là. Rappelons que ce projet de VOIE DE LA BARALLAZ était apparu dans le POS en 2002 sous la fallacieuse dénomination « d’allée de Parc ». Il avait été écarté par décision du tribunal administratif de Grenoble en date du 23 mars 2005, grâce à la pugnacité et la vigilance de plusieurs associations et également de citoyens avertis. Le projet revient donc, avec la dénomination de voie d’accès à l’improbable et polémique patinoire olympique. On vente même la valorisation de mode de déplacement doux, pour la première fois sur Annecy-le-Vieux. C’est très tendance et politiquement correct, en terme d’urbanisme. Personne ne viendrait critiquer de si louables attentions.
Pour parer ce coup de Jarnac, sans donner trop d’espace à la controversée candidature aux JO, nous avons proposé de définir un emplacement réservé uniquement pour le projet de patinoire. Proposition rejetée, sans débat sur le sujet, malgré notre insistance. En lieu et place, un long et fastidieux monologue sur les difficultés de la France, quasi messianique, nous exhortant de tout accepter pour la relance économique. Pas convaincant pour autant…
Sur ce projet de patinoire et de voie de la Barallaz, la solution la plus efficace reste l’abandon pur et simple du projet, qui détruirait encore un espace naturel d’exception, par ailleurs corridor écologique structurant. C’est ce que nous avions proposé, en accord avec l’ensemble de l’opposition. Proposition restée sans suite. Nous le rappelons dans un courrier adressé au commissaire-enquêteur, chargé jusqu’au 11 février 2011 de recevoir et synthétiser toutes les doléances et d’en évaluer la pertinence. A une époque où les Préfets sont remerciés pour avoir déplu au Prince, pas certain que celui-ci se hasarde à déplaire. Mais qui sait ? On voit fleurir des hommes vertueux et courageux en ces temps difficiles. Gageons qu’il en soit.
Quant à vous, prenez votre courage et exprimez-vous. Ce qu’un seul ne peut, nombreux nous le pourrons : c’est cela l’intelligence collective.
Vous avez jusqu’au 11 février pour écrire et déposer votre avis en Mairie. Et demandez un reçu. Sait-on jamais.