Un nouveau PLU qui ne dit rien de l'urbanisme à venir
"A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" P. Corneille
Pour le Maire, l’essentiel est fait: Le Plan Local d’Urbanisme, après intégration de quelques remarques suite à l‘ enquête publique, a été adopté.
Le cas des bords du lac (extrait du document graphique de projet de PLU avant enquête publique)
pointillés violets: périmètre d'étude (Art. L 111-10 C.U.)
pointillés bleus: Servitude 5 ans construction nouvelle (Art.123-2 C.U.)
UTL: secteur vocation tourisme & Loisirs UH1: Secteur d'habitat forte densité
Nous avons voté contre, mais toute la majorité a suivi.
C’est sans doute devant les tribunaux que le deuxième round va se jouer. Se seront des associations qui vraisemblablement vont attaquer ce document clef de notre urbanisme; il ne peut en être autrement.
Plus de 21 hectares, sur les secteurs cruciaux d’urbanisation à venir, sont classés désormais en périmètre d’étude.
- Les Bords du Lac
- Le secteur des Carrés
- Les illettes Sud
- Une partie du Chef-Lieu
Quézaco? Ce sont des sursis à statuer. En clair, la commune travaille depuis 2006 sur un nouveau document d’urbanisme et dans le document final: on poursuit la réflexion! Pourquoi pas, direz-vous. Mais surtout on ne vous dit rien de ce que l’on souhaite faire! Silence, le Maire étudie ce qui est bon pour vous! Et vous dira un jour. C’est un artéfact de plus de notre Maire. C’est contraire à l’esprit d’un PLU, qui veut que l’on associe la population à la décision.
S’il fallait encore réfléchir, pourquoi ne pas surseoir à l’adoption de ce PLU dont la réflexion n'est pas aboutie? C’est si évident! En 2012, sera adopté le SCOT de la cluse Annécienne, qui s’imposerait de fait à notre PLU, avec une logique incontournable de densification de l’habitat, d’absorption de la croissance démographique par le coeur de l’agglomération, dont nous sommes. Les contraintes environnementales de la la loi Grenel 11 à l’endroit des PLU, loi votée par ce Parlement, cette Assemblée Nationale, ne seront nôtres... car une dérogation permet de s’en exonérer si le PLU est adopté avant juillet de cette année.
Sur les bords du lac, cela fait plus de 10 ans qu’un périmètre est tracé pour le tourisme et les loisirs. Mais quel tourisme? Quelle part aux loisirs de la population pour nous, la population locale? Ce territoire nous appartient. Le choix de sa destination est nôtre. Mais non, pas à Annecy-le-Vieux. Ici le Maire décide, seul, et vous dira un jour.
Idem sur les Carrés, entrée de ville également, où la population ne sait toujours pas ce qu’il en sera. Pourtant, et c’est un comble, le réaménagement a commencé, chacun le constate en passant.
Sur chaque périmètre d’étude, déni de démocratie, nous sommes intervenus. Avec force arguments. En vain.
Voici un extrait de mon intervention, juste avant le vote pour l’adoption:
Plusieurs points techniques ont été déjà développés, tant ici même en séance, que par le passé:
- lorsqu’il a été arrêté le 30 avril 2010 contre notre avis;
- à l’examen des conclusions de commissaire-enquêteur cette année;
- lors des groupes de travail PLU avec l’Agence des Territoires.
Nous avons aussi organisé des rencontres avec la population, pour répondre à une attente, payant de nos propres deniers les salles communales pour ee. Notre avis est connu. En l’état, c’est non.
Sans renvenir trop longuement sur chaque point, il covient à mon sens ici de donner des raisons de fond. Les arguments qui nous ont convaincus sont de 3 ordres:
- arguments démocratiques: l’esprit de la loi, cher à Montesquieu, n’a pas été respecté. Elle propose en effet que l’ensemble d’une population participe à l’éboration de ce que sera notre ville demain. A Annecy-le-Vieux, il n’en est pas ainsi. Quelques-uns proposent et le Maire dispose. A l’ancienne. Ainsi avons-nous subi l’urbanisation sur les vingt années passées, ainsi pensez-vous que les choses doivent se poursuivre. Une logique d’étalement urbain, d’habitations individuelles marque fortement notre commune, à laquelle se sont ajoutées des habitats groupés et collectifs çà et là, effaçant la belle connotation rurale de la commune, qui subsiste surtout dans les esprits. Nous restent quelques linéaires ou grands espaces naturels, agricole et forestiers que la loi, la DTA Alpes du Nord, le SCOT nous obligent à préserver. Quid des projets d‘avenir? On fait des périmètres d’étude. Sans rien préciser. Objeetif? Poursuivre les aménagements urbains comme par le passé, sans concertation avec les ancileviens, qui subissent les décisions d’urbanisation. Ce PLU sera, j’en suis certain, attaqué par les associations de défense de l’environnement, qui n’ont pas été écoutées. Peut-être reviendrons-nous ici dans quelques temps, avec une perte de temps et d’argent, à l’instar d’autres communes comme Talloires, tout proche, ou Sallanches, tout récemment. C’est le salaire à payer pour ce manque de concertation.
- Arguments d’urbanisme: On recherche encore la cohérence d’ensemble de la commune, sans pouvoir deviner les liens souhaités entre lieux de vie, la cohésion communal nécessaire, ce qui sera fait pour notre cadre de vie. L’évolution des principaux pôles de développement n’est pas connue. C’est un comble, d’approuver un document d’urbanisme où tous les principaux points sont laissés à l’étude de l’éxécutif.
- Arguments financiers enfin; En cette période difficile, quelle lisibilité pour l’avenir de nos dépenses. Quel coût pour des aménagements, des infrastructures publiques qui sont évoqués, sans être décrits et ne sont pas prévisibles pour la population. Fat-il rappeler les errements financiers récents, quand d’ambition démesurée nous avons voulu mener de front deux aménagements d’ampleur: Vignières- Pommaries (et son superbe parking) et l’avenue du petit port, dont le projet intitial, pourtant selon des plans annoncés en campagne électorale en 2007, a été dans l’urgence revu à la baisse de près d’un million, malgré les nombreuses aides dont il faisait l’objet? Notre encours de la dette était alors monté à près de 1500 € par habitant. Quid pour demain? Prendre les mêmes et recommencer? C’est ce que propose ce PLU.
Nos concitoyens méritent plus d’égard et il est si regrettable qu’il n’aient été réellement consultés. Le projet aurait autre du être autre et surtout leur
Nous voterons donc contre.