Être ou paraître : que sont les haut-savoyards devenus...
Un article conséquent du Canard Enchaîné N°5364 du 30 août 2023, que vous retrouverez ci-dessous (courtoisie : Jean-Louis Le Touzet) fait honneur à notre département sur deux colonnes, ce qui n'est jamais vraiment bon signe...
Il débute ainsi : "LA HAUTE-SAVOIE déraille !". Ce n'est pas faux...
On peut vraiment parler de folie des grandeurs, ce qui a déjà fait l'objet de gorges chaudes de l'opposition idéologique (faute d'une véritable opposition dans l'assemblée, propre aux institutions qui se veulent démocratiques) dans la presse locale. En Haute-Savoie, la politique départementale aime l'entre-soi ; c'est plus aisé que le débat d'idées. il convient de noter toutefois qu'au moins deux élues ont eu le courage de s'opposer et je les félicite pour leur courage. Car Martial SADDIER, en bon autocrate qu'il est devenu, n'aime pas les voix discordantes. Il ne peut il y avoir qu'un seul discours : le sien.
Tout cela est-il bien raisonnable ? Assurément non, quand il conviendrait que notre département, au budget d'un milliard dopé par les fonds genevois, soit leader sur les problématiques sociales (le coeur d'activité d'un Conseil Départemental et elles ne cessent d'être prégnantes : aide alimentaire qui croît de façon exponentielle, crise du logement, ...) ou sur l'effondrement climatique, pour reprendre la terminologie récente de l'ONU, qui donne la mesure de cette catastrophe.
Mais non ! Comme le souligne l'article, citons à l'encan :
- 40 000 € de frais de représentation pour 4 élus en amont, auprès de l'UCI, qui dicte les règles ;
- 18 millions de droit d'entrée pour ces mondiaux de cyclisme 2027 ;
- 65 millions de coût a minima pour ceux récents de Glasgow sans son stade ;
- 62 millions de budget (à majorer inévitablement, comme pour tout ces grands projets, qui plus est en période d'inflation et de taux élevés) pour un anneau de vitesse dans un complexe de 18 000 m2 prévu à La Roche.
C'est quoi ce délire ! Et en plus, on ne se sait ici qui, du passé, invoquer parmi ses prédécesseurs, pour clamer qu'ils sont devenus fous...
Que l'on accueille des étapes du Tour de France, dont le coût déjà faramineux repose surtout sur les communes étapes (mais aussi le CD, car les routes sont systématiquement restaurées à grands frais) : pourquoi pas, à la rigueur. C'est populaire ; incontestablement, il y a des retombées. Mais des Mondiaux de Cyclisme ? Qui regarde, sinon quand Julian ALAPHILIPPE l'emporte ?
De plus, il est juste inacceptable, à mes yeux, que des fédérations sportives, ici l'UCI, mais tout aussi bien la FIFA, le CIO, dictent leur règles financières à des collectivités territoriales ou des Etats.
Vivement les prochaines élections départementales, que des candidats, plus en phase avec les enjeux de notre territoire, puissent présenter la facture à cette majorité inconséquente.