Une date prévisonnelle nous avait été annoncée pour le vendredi 4 juin. Marie-Claude MISCIOSCIA avait même décalé ses vacances. Nous ne recevons rien le samedi qui précède. On s'appelle, dubitatifs: report ou annulation? Rien le lundi non plus, c'est sans doute annulé. Ainsi vit la démocratie dans notre municipalité, hésitant entre râle d'agonie et cri d'indignation. Un pavé est déposé dans ma boîte le samedi 5 juin; ce sera donc le vendredi 11 juin. Nous déposons comme à l'accoutumée nos 3 questions orales formulées par écrit pour le lundi; analyse et échanges avec Eric sur l'ordre du jour et le compte administratif. On peste sur des notes de synthèse minimalistes qui ne nous permettent pas de comprendre. Nietzsche avait raison: ce qui ne tue pas rend plus fort. Nous n'avons de cesse de le vérifier à Annecy-le-Vieux.
Après quelques ultimes échanges, nous voici frais et pimpants dans les rangs d'un conseil municipal clairsemé, en ce soir de mondial, où la France fait son entrée. C'est parti avec un exposé de Marc CATON sur nos finances. Cette fois-ci la présentation est claire. Nous demandons des précisions sur certaines variations de postes, pondérons l'autosatisfecit et fustigeons l'endettement indécent et irresponsable depuis 2008, dont l'encours par habitant s'élève à 1300 €. Le Maire revient dans la salle; il suivait le début du match dans son bureau et annonce un score de parité. On vote: rapide échange,toute l'opposition unie nous suit et s'abstient à l'unanimité.
Arrive enfin l'exercice budgétaire 2010 et cette question qui me brûle les lèvres; ambiance:
JJP: Monsieur le Maire, pourriez-vous informer le conseil municipal, et nous-même donc, sur des cessions d'actif envisagées dans les prochains mois?
BAC: Ne sont précisées dans les décisions modificatives que les dépenses effectuées. D'autres questions?
JJP: Monsieur le Maire, nous connaissons ce que dicte le code des collectivités territoriales, mais élus par nos concitoyens au même titre que vous ici, nous nous devons de leur rendre des comptes sur la gestion du bien public. Il y a -t-il de projets de vente de biens publics envisagés?
BAC: Ne sont exposées en conseil que les points qui font l'objet d'une décision? D'autres questions? On passe au v...
JJP: Monsieur le Maire, ce n'est pas notre conception de la démocratie. Un conseil municipal se doit d'être aussi un lieu de débat entre les élus, dont ceux de l'opposition, qui doivent être informés des projets en cours.
BAC (sentencieux): Monsieur PASQUIER, nous ne pouvons évoquer publiquement des projets relatifs à des opérations immobilières. Ce serait prendre le risque de spéculations. D'autres questions? Qui est contre, s'abstient? M. Pasquier, ... Adopté. Point suivant. M. JOLY?
C'est un peu fort de café (déni de démocratie, spéculation qui ne peut être que profitable à notre commune,... Il faut rester posé et j'en ai assez avec ce propos qu'il faudra retranscrire) et tout est dit dans ce non-dit.
Encore de vifs échanges au sujet de la carrière, sachant que la convention d'exploitation ne prévoit que 4 ans, alors qu'il était autorisé 10 ans pour ce projet qui n'est pas économiquement viable: Qu'est-il prévu en 2014 donc? Pour une extension de la carrière, il faut modifier la loi littoral: En 2014 donc? Périphrases, dénégations, ce n'est pas sujet à l'ODJ, ... Nous insistons, rien n'y fait. Mais notre message est passé lui clairement, comme notre philosophie: "nous ne sommes pas des conseillers godillots!".
Encore un dernier accrochage sur la 3° question qui nous est indument refusée. J'insiste, calmement. Monsieur le Maire s'empourpre et s'emporte. Elégance et courtoisie de notre côté; c'est notre conception de la démocratie.
C'est fini. Nous reviendrons; forts et déterminés.
JJP