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Blog de Jean-Jacques PASQUIER

L'Agglo se meurt? Vive la commune nouvelle!

26 Juin 2015, 16:09pm

Publié par Jean-Jacques Pasquier

L'Agglo se meurt? Vive la commune nouvelle!

Ce jeudi 25 juin 2015, l'Agglomération devait décider de lancer ou non la procédure de création d'une commune nouvelle. Trois heures de débats, pas toujours courtois. Et c'est un euphémisme.

Dans les rangs des excessifs, la palme revient sans conteste à Ségolène GUICHARD, avec des propos outranciers et une attitude qui frôlait la paranoïa. Certaines craintes sont légitimes, oh combien. Mais tout de même; il faut raison garder. Chacun des treize Maires a pris la parole pour donner son avis. Je citerai aussi, à l'opposé, Jean-François PICCONE, qui a décrit la fusion Ferrières-Pringy dans les années 70 et le renforcement de l'identité de l'ancienne commune, comme sa bonne représentation depuis dans le conseil municipal; naturellement. Du concret.

Quelques points de vue nuancés aussi, comme par exemple Jean BOUTRY, qui estime ne pas avoir été entendu. Que demandait-il? Une baisse d'impôts pour les familles de classe moyenne. Et bien chiche! Donnons ce signal à la population, pour bien indiquer la philosophie première de ce projet. Actuellement à 10% (minimum légal) dans nombre de communes, il demande un abattement Taxe d'Habitation de 15% pour deux enfants à charge.

A l'issue de la séance, d'aucuns s'interrogeaient sur les traces que laisseraient la soirée. A juste titre. Est-ce la fin de cette Agglo? Oui, dans tous les cas. Et même à brève échéance: 2016 ou 2017. Pour aboutir, je l'espère, à cette commune nouvelle. Les conseils municipaux ont trois mois pour délibérer, jusqu'au 25 septembre 2015. Les 13 conseils n'auront pas un avis unanime et c'est aussi une bonne nouvelle. Si les 2/3 des conseils (pour 2/3 de la population) sont favorables, il y aura un référendum. Et c'est mon souhait. Nous avons donc quelques mois pour convaincre. Dire simplement qu'une mutualisation, une rationalisation de nos moyens est la meilleure façon d'aborder l'avenir. Nous avons globalement des services de qualité et notre objectif doit être de les maintenir: Petite enfance, personnes âgées, transports, économie, culture, sport... Et j'en passe. Entre communes et Agglo, faisons un mixte et rationalisons.

Oui les délais sont courts. Mais s'ils étaient plus longs, aurions-nous un débat de meilleure qualité? Je ne le pense pas. Faut-il aussi faire le procès à l'exécutif communautaire, son Président au premier chef, d'un manque de concertation? il a rencontré les 13 conseils municipaux, réuni plusieurs conférences de maires, avec plusieurs réunions de bureaux de l'Agglo depuis le début de l'année. Ce n'est pas assez. Il faut aller à la rencontre de la population. Plusieurs Maires ont initié des réunions publiques et c'est à nous tous de prendre le relais. Commenter, c'est bien; agir, c'est mieux. Pour ou contre, il faut que les avis soient construits. C'est à nous de faire naitre ce débat, pour que tout un chacun se sente concerné.

En terme de gouvernance, des progrès doivent aussi être accomplis. Comme l'ont proposé plusieurs conseillers communautaires d'Annecy en séance, que je rejoins, il faut des conseils communautaires privés pour rechercher les bases du meilleur compromis. Nous avons tout l'été pour travailler encore. Je me ferai aussi l'écho de cette demande.

A bien y regarder, quel intérêt peuvent avoir les tenants d'une commune nouvelle, dans ce débat? Prenons l'exemple d'Annecy-le-Vieux, dont je connais bien les acteurs. Ville de 21000 habitants dans une ville de 145000 demain, quel avenir pour le Maire? Il n'y a pas d'intérêt personnel. C'est un projet de fusion-réunion qui cible l'intérêt général. Les élus minoritaires? Leur représentation sera moindre, dans tous les cas. Partager un but, transcender les clivages politiques pour trouver des lignes de convergence, ce sont des acquis du dialogue de ces derniers mois. Ceux qui qualifieront cette position de suivisme ne cherchent pas à construire, mais à rester dans des postures, si communes en politique. De la posture à l'imposture il n'y a qu'un pas, scabreux.

C'est un formidable défi qui s'offre à nous. Un défi démocratique. Prendre la mesure des enjeux, des possibles, des attentes et construire un autre lendemain. Qui dans tous les cas ne sera jamais celui que nous souhaitons, mais pourra tendre vers. C'est une question de volonté. De mobilisation citoyenne et de volonté, plus précisément. De convergence vers des valeurs d'audace et de courage. Qui ne sont ni de droite, ni de gauche.

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