Quand le Maire joue au monopoly
Lors du conseil municipal qui s'est tenu hier soir, vendredi 22 juin, nous nous sommes opposés à la vente d'une villa sise sur un terrain de 719 m2 et qui nous appartient, 4 impasse du Colovry. Comme nous ne sommes pas majoritaires, la vente sera réalisée au profit de la société EDIFIM, pour 550.000€. Il s’agit pour le promoteur de construire un programme immobilier, avec rez-de-chaussée, 2 étages en dessus, plus 1 attique en 3ème étage, depuis le camping jusqu’à cette parcelle évoquée.
Pourquoi nous sommes nous opposés ? Cela mérite quelques explications.
En premier lieu, nous sommes situés dans le périmètre proche du rivage lacustre, entre la rue centrale et l’avenue du Petit Port. Pour nous, pas de constructions ici. Souvenez-vous : c'est là qu'il y a un dans le PLU une zone dénommée périmètre d'étude, où des projets d’urbanisation sont dans les tiroirs (du Maire) et sont négociés avec propriétaires et promoteurs, sans que la population n’en soit avisée. Pour être exact, les parcelles sont situées en bordure de ce périmètre, qui à cet endroit trace une enclave. C’est juste à coté de l’école du Colovry, le long du ruisseau malodorant du même nom.
D’autre part et même si des exceptions peuvent être envisagées au cas par cas, sur le principe, nous indiquons que les réserves foncières de la commune doivent servir à réaliser des espaces publics ou des logements aidés, afin de permettre notamment aux jeunes familles de rester sur notre commune, sans partir dans les communes périphériques de l’Agglo. Ainsi, c’est à terme moins de déplacements en voiture (notre agglo s’engorge) et plus de jeunes familles à Annecy-le-Vieux. Un choix affirmé et volontaire, qui est l’inverse de la politique laxiste menée depuis des lustres sur le département, notre bassin de vie et surtout notre commune. Seule une politique de logements aidés de grande ampleur (en dehors d’une crise de l’immobilier toujours à redouter), soit une augmentation de l’offre locative, pourra juguler ces hausses du coût de l’immobilier devenues insupportables. Nos réserves foncières sont nombreuses et peuvent nous permettre des projets ambitieux, répondant à une demande insistante de la population.
Enfin, aucune information ne nous a été donnée, comme à l’accoutumée, mais sans être grand clerc, nous prédisons des résidences de standing sur place, puisqu’aucun % de logements aidés n’est demandé, comme à l’accoutumée. Nous sommes en effet, à pied, à quelques dizaines de mètres du bord du lac. Juste derrière le garage Bocquet, en tractation avec le Maire. Qu’est qui sortira du chapeau ? Pas un lapin. Un hôtel de luxe était envisagé, mais devant les protestations, il semble que la perspective d’une maison de retraite pour personnes fortunées tienne la corde. On nous prépare une riviera lacustre française, un rivage lacustre aménagé pour le tourisme. Nous n’en voulons pas !
Notre projet est de restituer ce vaste espace dissimulé à la population ancilevienne, mais aussi de toute l’agglo et bien au-delà, pour des aires de loisirs naturelles et au besoin renaturées. Plus de parkings, de grâce ! Et ce même si la demande, pour la période estivale, est forte. Cela valorisera notre commune plus sûrement qu’un pharaonique centre des congrès au prix exhorbitant. Nos commerces en seront valorisés et la place d’Albigny pourrait en être le cœur névralgique.
Une municipalité n’est pas une agence immobilière, faut-il le rappeler ; même si ce type de transactions peut être valorisant pour ceux qui les mènent. Notre Plan Local d’Urbanisme n’est pas un plateau de Monopoly ! A bons entendeurs : salut !