Le plat de coquillettes
Au marché, il fait froid, il fait cher.
Ce mercredi 30 janvier 2008, le marché d’Annecy-le-Vieux est comme le temps : un peu mou. Il fait gris, humide et frisquet. Ce n’est pas la météo idéale, mais il faut bien se lancer pour visiter les étals, aller de long en large, vérifier les arrivages, comparer les prix, laisser éclore ses envies, voire saliver à la vue de magnifiques légumes, de poissons luisant de fraîcheur.
Le contenu du porte-monnaie dans sa poche ramène à la réalité. Il ne pourra pas tout assumer. De ce côté-là pas de bonne nouvelle en vue : les prix bien accrochés ne donnent pas signes de faiblesse. C’est le moment d’arbitrer entre tentation et raison. J’opte pour une petite brèche dans la raison. Ça donne le moral, sans que les finances en pâtissent trop. Va pour une tranche de cake bio, bourrée de fruits confits et de noisettes. Pas donnée, mais reconstituante.
La pluie fine suffit à ralentir l’ardeur des partants pour les municipales. Ce matin, ils sont trois du groupe de Jean-Jacques Pasquier à s’y coller. Les autres listes n’ont pas jugé utile de faire sortir leurs compagnons.
La foule clairsemée ne décourage pas les trois amis. Au contraire ils se disent plus visibles et les personnes prennent le temps de parler, d’accepter le questionnaire que le groupe a préparé afin de demander l’appréciation des ancileviens sur leur vie dans la commune.
Ils livrent quelques remarques amusantes. Françoise, une honorable dame à cheveux blancs, volontaire pour toutes les distributions se fait traiter de « pétroleuse’ . Elle a pris cette apostrophe pour un compliment. Une autre à qui elle demande son lieu de résidence lui répond : « A Honolulu ». On ne peut plus les tenir ces vieilles dames ! Une autre tourne les talons le panier à moitié vide et répond à Eric : « C’est trop cher je repars ».
Les marchands qui entendent ces propos interviennent dans la conversation : « Puisque vous parlez pouvoir d’achat, pensez à baisser le prix de la place sur le marché’ .
À ce petit jeu, on se demande qui va baisser le curseur le premier.
En fin de matinée, l’affluence est plus perceptible.
Les files de chalands s’étirent devant les bancs des bouchers, des charcutiers et des poissonniers.
Il fait froid et cher alors je rentre à la maison me faire un plat de coquillettes.
Clémentine Lepanier
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